Opérateurs Lumière

Formation des opérateurs:

"La firme Lumière envoie, en France et en Europe, une avant-garde d'opérateurs qui ont la charge de présenter l'invention à des publics et à des personnalités susceptibles d'assurer la promotion publicitaire du Cinématographe. (...) Les opérateurs sont formés par la maison Lumière, nommés par celle-ci auprès des concessionnaires qui paieront leurs déplacement et leurs salaires. Ces concessionnaires sont des hommes d'affaires qui acquièrent le «droit d'exploitation du Cinématographe» dans une ville, un département ou un pays. Ce qui leur donne le droit d'organiser des séances où et quand ils veulent, aux prix qu'ils veulent. Les opérateurs, qui sont à leurs ordres, ont néanmoins droit de regard sur les comptes et reçoivent 1% des recettes." (Rittaud-Hutinet, p.40)

"Qui étaient ces concessionnaires? Des entrepreneurs, assurément. Là encore, les renseignements qui les concernent sont rares: pour Paris et la Seine, le concessionnaire est Clément Maurice, qui fut aussi le directeur de la première salle de cinéma (le Salon Indien); (...) Perrigot, collaborateur des premiers jours, obtient la concession pour Lyon; Chavanon est concessionnaire à Bordeaux; Trewey en Angleterre; Dupont à Vienne (Autriche); Marius Sestier aux Indes et en Australie; à cette liste s'ajoutent Calcina, puis Figarolli, pour l'Italie du Sud; le chevalier Le Lieure, qui fut vraisemblablement exploitant du brevet dans le nord de l'Italie; C.F.B. Bernard pour la république du Mexique, du Venezuela, des Antilles et des Guyanes; pour la Russie, Arthur et Yvan Grünewald achètent la concession à Cerf, du Figaro, en juillet 1896; en Serbie et Roumanie, A. Velhora est probablement le concessionnaire; en Egypte, un programme nous apprend le nom du concessionnaire: Henri Dello-Strologo; Hurd l'est aux Etats-Unis. Un W. Allen, son représentant-imprésario, s'occupe de la diffusion de l'exploitation; en novembre 1896, Mesguich constate que le concessionnaire Hurd «a disparu et que William Freeman est devenu l'impresario». (Rittaud-Hutinet, pp.40-43)

Eugène Promio (entre en service au début de 1896)

Début 1896: "Carpentier put nous livrer sa première dizaine d'appareils". (CHAR p.77)

Félix Mesguisch commence à travailler comme projectionniste à Lyon, à la salle de démonstration, qui ouvre ses portes le 25 janvier 1896.
Source: Félix Mesguisch, Tour de manivelle, Ed. Grasset, 1933.

"M. Promio (...) est chargé de recueillir des scènes locales dans les grandes villes d'Europe, et sans relâche, à Monplaisir, on forme des opérateurs. À peine ceux-ci sont ils instruits qu'on les dirige avec leur matériel aux quatre coins du monde." (CHAR p.109)

Une cinquantaine d'opérateurs sont envoyés aux quatre coins du monde. (CHAR 109)

Nombre d'opérateurs: Rittaud-Hutinet totalise 86 opérateurs (opérateurs et exploitants mélangés). (dans "Le cinéma des origines")

----

"En moins d'un mois, le monde entier était couvert par un réseau de concessions. Pour la vingtaine de bandes composant leur collection, les frères Lumière durent créer, à Lyon, une véritable armée de manipulateurs et construire un atelier de tirage de positifs." (CHAR 123)

« L'opérateur est appointé par le concessionnaire, qui reçoit de Monplaisir le matériel et les films, en échange de 50% des recettes-salle.
Le cinématographe laissa au total un bénéfice de trois millions pour son exploitation 1895-1900.
Dès 1897, la concession cède la place à la vente: Louis édite des "catalogues de vues" proposant films et appareils. » (CHAR 109)

Charles Moisson et Francis Doublier étaient partis en Russie. Ils enregistrèrent le couronnement du dernier des Romanov, Nicolas II. Doublier faillit être écrasé par la foule. On mit le feu aux appareils de sorcellerie de Mesguisch, qui, pour avoir montré un officier russe dansant avec la Belle Otéro, sera expulsé en septembre 1898 manu militari. (CHAR p.112)

-------

janvier 1897: vente des appareils aux concessionnaires. (RIT p.49)
1er mai: vente des appareils au grand public.
"Les opérateurs perdent toute attache avec la firme et deviennent les employés des concessionnaires avec lesquels ils devront renégocier leur contrat."
"Il semble que c'est en mars 1897 que toutes les équipes reçoivent les appareils de prise de vue, libérant ainsi la production des films jusque-là réservée à un nombre limité d'opérateurs."
cf. Affiche de la maison Lumière pour la mise en vente du Cinématographe.
Modèle complet (avec tous ses accessoires): 1650 FR
Modèle de projection uniquement: 300 FR

Related:
Cinématographe
History of Cinema

Sources:

Jacques Rittaud-Hutinet: Le Cinéma des origines - Les frères Lumière et leurs opérateurs, Éditions du Champ Vallon, Seyssel, 1985, ISBN 2-903528-43-8

Contributors to this page: 1.0 .
Page last modified on Friday 05 of October, 2007 21:40:21 CEST by 1.0.